5 novembre 2024

[CINEMA] Les films d’horreur de Universal (1923 – 1960)

Le succès de Castlevania repose entre autres dans son bestiaire connu de tous : le Comte Dracula, la créature de Frankenstein, ou encore la momie pour ne citer qu’eux… Tous ont été réellement popularisés grâce au cinéma occidental, à travers le travail prolifique de Universal aux Etats-Unis pour commencer, société de production qui a insufflé vie à ces monstres jusque là couchés sur papier et les a même amené au statut d’icônes incontournables de l’horreur. Retour sur la carrière de ces héros pas comme les autres qui se sont fait un sacré nom à Hollywood !

Dans les années vingt, les studios Universal ont connu quelques uns de leurs plus grand succès avec des films de monstres, de meurtres et de macabre produits par Carl Laemmle (à commencer par Le Bossu de Notre-Dame en 1923 avec Lon Chaney dans le rôle de Quasimodo) mais ce n’était rien comparé avec ce qui se passa au cours de la décennie suivante sous l’impulsion de Carl Laemmle Jr. avec la démocratisation du cinéma parlant. En effet, la société produisit une série de films d’horreur connus sous l’appellation Universal Monsters ou Universal Horrors qui eut un écho international et instaura une grande partie des codes du genre.

classic_monsterDes monstres classiques !

La première œuvre majeure des studios en la matière fût indéniablement Dracula réalisé par Tod Browning en 1931 avec l’acteur Bela Lugosi dans le rôle-titre qui fît du Comte une véritable icône du 7ème Art même si Nosferatu réalisé par F.W. Murnau en 1922 demeure une vision marquante du célèbre vampire. En fait, tous les films suivants autour de ce personnage furent invariablement comparés à cette première adaptation officielle du roman de Bram Stoker. Le succès de Dracula ouvrit la voie à d’autres films de monstres, à commencer par Frankenstein de James Whale sorti seulement neuf mois après dans lequel le personnage créé par Mary Shelley un siècle plus tôt devient plus confus et incompris que monstrueux grâce à l’interprétation inoubliable de Boris Karloff. On notera d’ailleurs que sa première suite La Fiancée de Frankenstein sortie en 1935 réussira l’exploit d’être meilleure que l’original en accentuant l’humanité du personnage, notamment dans la célèbre scène où la promise rencontre son horrible compagnon.

Dracula & FrankensteinD’autres franchises notables furent lancées les années suivantes, à commencer par La Momie (1932) toujours avec Karloff dans le rôle du monstre mais réalisé par Karl Freund, puis L’homme invisible (1933) réalisé par James Whale d’après le roman éponyme de H.G. Wells, Le Loup-garou (1941) interprété par Lon Chaney Jr., Le Fantôme de l’Opéra (1943) adaptant pour la seconde fois à l’écran l’œuvre de Gaston Leroux après le film muet de 1925 déjà chez Universal, et L’Etrange Créature du lac noir (1954) qui a été tourné pour permettre un visionnage en 3D via des lunettes polarisantes ! Toutes ces licences (excepté Le Fantôme de l’Opéra) connaitront des suites à la qualité inégale et aux acteurs variables qui ont contribué à populariser toujours davantage les monstres des studios. Ainsi, Frankenstein en compte sept dont trois en commun avec Dracula et ses cinq itérations, la momie en dénombre quatre, autant pour l’homme invisible, alors que Gill-man (nom de la créature aquatique) n’eût seulement droit qu’à deux nouvelles aventures. D’ailleurs, on verra l’apparition de plusieurs monstres n’ayant pas de lien entre eux dans des productions comme Frankenstein rencontre le loup-garou (1943), La Maison de Frankenstein (1944) et sa suite La Maison de Dracula (1945) par exemple.

The Mummy & The Invisible ManAlors que les possibilités scénaristiques pour faire vivre ses monstres s’amenuisaient, le studio ajouta une dimension comique à ses films grâce aux stars de l’époque Bud Abbott et Lou Costello dès 1948 et donna un second souffle au genre jusqu’à l’introduction d’éléments de science-fiction au milieu des années cinquante initiée par La Créature du lac noir. On notera également que le studio tenta de diversifier ses productions dès 1932 vers l’inquiétant avec Double Assassinat dans la rue Morgue (vaguement tiré de la nouvelle éponyme d’Edgar Alan Poe), puis avec Le Chat noir en 1934 (toujours d’après l’œuvre de Poe), Le Corbeau en 1935 (idem), ou encore Vendredi 13 (NDLR : Black Friday en VO, aucun lien avec la série de films initiée en 1980 chez Paramount). Enfin, d’autres films de monstres verront le jour en s’orientant vers des créatures géantes dans les années quarante et cinquante comme Tarantula ! en 1955, Le Peuple de l’Enfer en 1956, ou encore La Chose surgit des ténèbres en 1957 mais sans jamais atteindre l’aura de leur congénères devenus « classiques ». Aussi, bien que Universal continua à faire apparaître des créatures fantastiques dans ses productions, on considère que les films d’horreur des studios s’arrêtent en 1960 avec La Femme sangsue.

The Wolf Man & The Phantom of the OperaMalgré cela, nombre de ses monstres furent déclinés sous bien des formes, que ce soit à la télévision, dans la presse spécialisée ou dans du merchandising divers comme des figurines ou des T-shirts asseyant pour de bon leur place dans le patrimoine culturel mondial. Toutefois, le genre cinématographique connut une nouvelle jeunesse chez les studios de la Hammer en Grande-Bretagne qui s’émancipèrent notamment du code de censure américain pour imposer un style visuel plus percutant. En outre, la plupart des monstres classiques fait régulièrement l’objet d’adaptations ou de remakes comme Le Loup-garou de Londres (1981) de John Landis, Dracula (1992) de Francis Ford Coppola, Frankenstein (1994) de Kenneth Brannagh, La Momie (1999) de Stephen Sommers (et ses suites), Hollow Man : L’Homme sans ombre (2000) de Paul Verhoeven, Le Fantôme de l’Opéra (2004) de Joel Schumacher, ou encore Van Helsing (2004) de Stephen Sommers qui constitue un hommage aux films d’horreur de Universal en faisant (ré)apparaître ensemble les célèbres monstres du studio.

Creature from the Black Lagoon & Van HelsingAinsi, en reprenant quelques unes de ces créatures cultes en 1986 dès le premier Castlevania, Konami ne s’y est pas trompé : riche d’un imaginaire populaire et incontournable, cette caution culturelle a indéniablement contribué au succès de la licence sous forme parodique à ses débuts pour être remaniée de manière à être complètement assimilée par la suite dans la série qui la fait vivre sous d’autres formes désormais (autour du personnage de Dracula bien évidemment).

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