Acte I, scène 2 : Une histoire de vampire(s) ?
Castlevania : Lords of Shadow met en scène Gabriel Belmont, membre émérite de la Confrérie de la Lumière (un ordre de chevaliers « saints » protégeant la veuve et l’orphelin des forces démoniaques) en l’an 1047 dans un pays ressemblant fort à la Transylvanie (même si ce n’est dit nulle part) en proie aux attaques des forces du mal personnifiées dans les trois Seigneurs de l’Ombre (ou « Lords of Shadow ») qu’il part affronter non seulement pour ramener la paix dans la région mais également dans le fol espoir de ressusciter sa femme Marie assassinée quelques jours auparavant en mettant la main sur le masque de Dieu, un artefact magique aux propriétés miraculeuses. Le ton de l’aventure n’aura ainsi rien de bien réjouissant pour le héros comme pour le joueur qui poursuivra sa quête vaillamment allant de mélancolie au doute tant ses valeurs et ses croyances seront soumises à de bien rudes épreuves et c’est un homme n’ayant plus rien à perdre qui ira jusqu’au bout de lui-même…
L’aventure sera longue (il faut compter une vingtaine d’heures avant de découvrir l’épilogue) et périlleuse (la difficulté du jeu – même en mode « normal » – et par là-même de la saga n’est pas usurpée), sans oublier qu’il sera utile de revenir dans les niveaux déjà visités avec de nouveaux pouvoirs pour en extirper tous les secrets, sinon pour accomplir les défis proposés. Bien que découpés en douze chapitres (ou quatorze en comptant les DLC Reverie et Resurrection) eux-mêmes divisés en niveaux (entre un et huit), la quête de Gabriel se compose en réalité de trois parties distinctes, correspondant au territoire de chaque Seigneur de l’Ombre, à savoir Cornell le Seigneur des Lycans, Carmilla la Reine des Vampires, et enfin le mystérieux Nécromancien – incarnation de la Mort elle-même.
Lords of Shadow se démarque ainsi du schéma classique des autres Castlevania avant lui qui plantent leur décor uniquement dans le château de Dracula (voire un peu à ses alentours), même si quelques autres épisodes ont expérimenté d’autres lieux comme Simon’s Quest sur NES qui faisait lui aussi voyager son protagoniste dans toute la Transylvanie, ou The New Generation sur Megadrive qui envoyait ses héros aux quatre coins de l’Europe. Mais notez qu’au final, ces jeux s’achevaient tout de même dans un château (ou une bâtisse similaire) et surtout que l’anéantissement du Comte Dracula en constituait toujours le but ultime ! Reboot oblige, Lords of Shadow quant à lui revient aux origines de la saga en en réécrivant les fondements : vaincre les Seigneurs de l’Ombre n’est que la première étape d’une tragédie en trois actes que constitue chaque épisode…
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