Acte II, scène 3 : Miroir aux alouettes ou fatalité salvatrice ?
Là où MercurySteam sauve Mirror of Fate, c’est justement en choisissant de croiser le destin de plusieurs personnages d’une manière ou d’une autre : Simon et Alucard vivent l’aventure en parallèle, tandis que le sort de Trevor explique tout ce qui interpellait le joueur jusqu’ici. C’est donc avec une narration éclatée temporellement à travers plusieurs personnages liés les uns aux autres que l’intérêt du jeu s’en voit rehaussé. Mieux encore, en faisant intervenir chaque protagoniste dans un même lieu (le château de Dracula) mais en faisant en sorte que chacun en explore une partie différente (une nécessité rendue possible grâce au scénario) pour éventuellement se croiser mais surtout pour aboutir à un même endroit (c’est-à-dire là où se trouve le Comte), le studio espagnol entremêle les fils du destin de ses héros au profit d’un level-design renouvelé pour chacun d’entre eux en gardant au passage l’intérêt du joueur vivace.
La clé du jeu tient d’ailleurs dans un mystérieux personnage muet rencontré régulièrement et à toutes les époques, incarnation-même du Destin, dont le rôle consistera à mener Simon, Alucard et Trevor à leur sort inéluctable qu’ils devront accepter de gré ou de force comme ils y sont enchaînés. Ainsi, chaque personnage se révèle être le jouet de la fatalité, amenant le joueur à s’interroger sur sa réelle capacité à interagir avec le jeu, et telle une marionnette ne pouvant finalement que jouer selon les règles imposées par les développeurs en ne pouvant échapper à la même issue quelque soit le chemin choisi à la base ; l’échec n’est qu’une étape vers la victoire, les ténèbres précèdent toujours la clarté du soleil mais elles reviendront, et ce cycle immuable ne saurait être brisé quelque soit la force de la détermination ou les choix effectués. Comme dans le premier Lords of Shadow, lumière et ombre cohabitent et s’affrontent perpétuellement ; aussi même si l’un semble prendre le pas sur l’autre, ce n’est toujours que temporaire avant que l’équilibre ne revienne…
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