23 décembre 2024

[ANALYSE] La trilogie Lords of Shadow sur PS3 (partie 17)

Entracte : Un épisode charnière ?

Si on peut regretter de ne pas retrouver la grandeur et la richesse du premier Lords of Shadow dans Mirror of Fate, c’est très probablement parce qu’il n’a jamais été prévu comme tel. Développé exclusivement pour la console portable de Nintendo à l’origine même si la version HD a toujours été dans les tiroirs, MercurySteam a dû faire un certain nombre de compromis de gameplay et de profondeur pour tout faire rentrer dans une petite cartouche. Mais en changeant le monde à ciel ouvert de Lords of Shadow et son unique héros tragique pour le huis-clos intimiste du château de Dracula entre plusieurs personnages et l’accomplissement du Destin, il n’est pas certain que Mirror of Fate doive finalement beaucoup courber l’échine face à son prédécesseur.

TrevorL’ambiance y est toute aussi différente que les enjeux y sont révélateurs et similaires : les protagonistes sont tous condamnés à jouer leur rôle et rien d’autre. Il n’en reste donc pas moins un épisode pertinent à faire, bien plus subtil qu’il n’y paraît de prime abord, ni vraiment bon ni fondamentalement mauvais à jouer en raison principalement d’un gameplay réduit par rapport à celui de son prédécesseur et d’un game-design un peu maladroit, perdu entre classique mais solide 2D et 3D libertaire et clinquante.

Mirror of Fate reste également toujours en équilibre entre épopée gothique et tragédie grecque, formant une sorte de pont entre les deux actes majeurs de la trilogie qui sont tels les deux côtés d’une même pièce : à la fois opposés et indissociables, l’un étant la face sombre de l’autre, l’un montrant la chute d’un homme et l’autre sa rédemption. Mirror of Fate se veut ainsi comme le reflet moderne de Dracula’s Curse avant lui : un épisode certes enrichi des améliorations passées mais restant malgré tout embourbé dans un carcan rigide où le libre arbitre n’a pas vraiment sa place. Ceci dit Dracula’s Curse n’est pas si maudit que cela puisqu’il a également servi de superbe prélude au meilleur de la saga sur les générations suivantes de consoles ; l’épisode NES n’est après tout rien que le précurseur de Rondo of Blood, de Super Castlevania IV comme de Symphony of the Night, excusez du peu !

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Acte III, scène 1 : Un épisode inattendu ?

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