Acte III, scène 4 : Que reste t-il de nos amours ?
Si Lords of Shadow 2 déçoit en partie sur son ambiance et son univers, ce n’est pas le son du glas que l’on entend pour autant. En effet, le gameplay et la difficulté globale du titre n’ont rien à envier à ceux de leur prédécesseur sur consoles de salon. Force est de constater que l’on retrouve très vite ses anciens réflexes et instinct de survie (la similarité est même plus frappante quand le sang versé dans le premier opus est encore frais sur la manette) : toujours esquiver ou parer pour mieux placer ses coups de fouet, d’épée ou de griffes. Et oui, car si on n’incarne plus un Belmont à proprement parler, l’arme principale de Dracula est un fouet… de sang !
Quant aux magies de la lumière et de l’ombre du premier Lords of Shadow – lesquelles permettaient respectivement de recouvrer de la vie et de faire plus de dégâts à l’adversaire à chaque fois que l’on faisait mouche – elles ne sont plus de la partie mais elles ont été astucieusement remplacées par l’Epée du Néant et les Griffes du Chaos qui font sensiblement le même office. Plusieurs différences sont tout de même à noter, à commencer par la portée des coups qui est bien amoindrie avec l’une comme avec l’autre par rapport au fouet, favorisant le combat rapproché et augmentant ainsi le risque d’être blessé, comme de perdre le bénéfice de la jauge de concentration resté intact depuis Lords of Shadow quant à lui. Ensuite, pouvoirs surnaturels de Dracula obligent, la durée des barres de magie est bien plus longue qu’auparavant. Enfin, on remarquera qu’il est très facile de perdre de la vie dans le jeu et que le recours à l’Epée du Néant devient très vite une habitude, tandis qu’on préfèrera économiser les pouvoirs des Griffes du Chaos pour percer les armures et boucliers de certains ennemis très récalcitrants, faute de quoi ces mêmes créatures démoniaques en deviennent un vrai calvaire à vaincre, surtout à plusieurs (à ce titre les squelettes qui se régénèrent sont un vrai cauchemar).
Comme dans Lords of Shadow, l’éventail des coups s’élargira avec les points d’expérience accumulés chèrement au prix du sang des combats, bien plus aisément grâce au débroussaillage systématique du terrain et de façon plus aléatoire avec le temps ainsi que la découverte de trésors. On soulignera également qu’en sus de débloquer un nouveau coup en l’achetant, il sera nécessaire d’en pratiquer un certain nombre très régulièrement pour asseoir sa maîtrise d’une arme et d’en augmenter la puissance. Ainsi, on comprend vite que les pleins-pouvoirs ne sont vraiment pas donnés au premier venu, ne devient pas le réel Prince des Ténèbres qui veut !
Petit point sur les armes et pouvoirs secondaires : si leur nombre a augmenté on ne se servira guère que du poignard associé aux pouvoirs de l’Epée du Néant et des Griffes du Chaos ainsi que de la brume pour résoudre des énigmes et avancer dans les méandres de la ville comme du château. Non pas que les autres soient inutiles mais on se rend à peine compte de leur existence dans l’inventaire tant ils apparaissent gratuitement, là où celles de Lords of Shadow bénéficiaient au contraire d’une intégration pertinente dans scénario et le déroulement du jeu. Aussi n’a-t-on pas vraiment le réflexe d’y avoir recours malgré les facultés temporaires plus que bienvenus qu’ils procurent au Prince des Ténèbres.
Autre très grande valeur-refuge de Lords of Shadow 2, ses bosses ! Outre leur nombre nettement revu à la hausse par rapport à son aîné (on en dénombre quinze sans tenir compte des intermédiaires), ces adversaires valeureux débarquent devant Dracula qu’on s’y attende ou pas et méritent vraiment le déplacement ; qu’ils soient énormes, la refonte totale de spécimens déjà vus dans d’anciens Castlevania, ou des créatures totalement inédites, ils ne laissent clairement pas indifférent et on caractérisera la plupart d’entre eux d’épiques, ni plus ni moins ! En plus de cela, ils arrivent rarement gratuitement et bénéficient d’un background travaillé pour bon nombre d’entre eux. Seul le fabricant de jouets tombe un peu en disgrâce à mes yeux, non pas pour ses origines ou le déroulement de son combat, mais davantage parce que je pressentais – à tort – depuis son apparition dans Mirror of Fate qu’il aurait un plus grand rôle à jouer dans Lords of Shadow 2…
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