C’est à l’occasion de la sortie de Lords of Shadow 2 que les éditions Pix’n Love ont décidé de publier un ouvrage sur la saga toute entière. La tâche a été confiée à Gianni Molinaro, journaliste spécialisé et amateur de Castlevania, plus connu sous le pseudonyme Plume sur le site Gameblog. Le livre a été décliné en trois versions : la « Belmont Edition » (toujours disponible) avec une couverture classique, la « Alucard Edition » (proposée à 1000 exemplaires mais aujourd’hui épuisée) avec une couverture en simili-cuir du plus bel effet donnant un côté grimoire, et enfin la « Dracula Edition » (limitée à 200 exemplaires et épuisée au bout de la première heure de précommande !) reprenant la forme de la précédente en y ajoutant divers bonus (plus de détails ici).
Le livre dans sa Alucard Edition
S’agissant d’un livre de commande, Gianni Molinaro a suivi le plan donné par les éditorialistes de Pix’n Love Nicolas Courcier et Mehdi El Kanafi, eux-mêmes auteurs de plusieurs ouvrages sur des licences de jeux vidéo avant d’avoir rejoint Pix’n Love, à savoir Zelda : Chroniques d’une saga légendaire, Metal Gear Solid – une œuvre culte de Hideo Kojima, plusieurs livres sur les Final Fantasy de la Playstation et encore un autre sur Assassin’s Creed chez Console Syndrome. Hélas, on sent bien à la lecture de Le Manuscrit maudit que le journaliste s’est retrouvé un peu piégé dans ce canevas imposé ; non pas que le livre soit inintéressant, il est très bien documenté et se lit très facilement, mais il ne transpire pas la passion comme l’a fait avant lui la Sancti Biblia des éditions Oldies Rising ! Attention, le néophyte de Castlevania y trouvera largement son compte en termes d’informations malgré l’absence d’images, mais le fan éclairé regrettera lui le manque d’analyse(s) ou de point de vue plus engagé… En résulte ainsi une œuvre journalistique rédigée par un professionnel qui s’est efforcé d’étouffer le passionné qui est en lui pour répondre aux attentes de son éditeur ; un comble quand on connaît un peu le travail de Nicolas Courcier et Mehdi El Kanafi !
Aussi le fan de Castlevania possédant déjà la Sancti Biblia pourra passer son chemin ici, non pas que les contenus des deux livres soient identiques mais Le Manuscrit maudit n’apporte pas grand-chose de plus à part quelques détails intéressants de ci de là. Quant aux infortunés ayant raté l’œuvre de Manuzawa et Tanuki, ils se contenteront volontiers du travail de Gianni Molinaro et trouveront leur bonheur dans les différents chapitres tous à caractère uniquement informatif. Enfin, je regrette que l’ouvrage ne soit pas complet sur la trilogie Lords of Shadow (l’auteur n’ayant pas pu tester le dernier volet avant la publication du livre qui a coïncidé avec la sortie du jeu), pour ne pas dire trop léger ; le journaliste a quasiment survolé ce sujet, ce qui est fort dommage car il y avait tant à dire… Peut-être faudra t-il attendre une mise à jour comme pour Zelda : Chronique d’une saga légendaire ?
En définitive, la forme est savoureuse (surtout pour les Alucard et Dracula Editions) mais on reste un peu sur sa faim pour le fond quand on connaît déjà bien Castlevania… Pourtant je n’oserai trop blâmer l’auteur pour son travail car je ne sais que trop bien à quel point il est difficile de sortir des sentiers battus sur une licence pareille !