Publiés aux éditions Scholastic au début des années 90 aux USA, les Worlds of Power sont une série de livres adaptant librement en romans plusieurs hits de la NES, parmi lesquels on retrouve entre autres Metal Gear, Ninja Gaiden, Bionic Commando, Mega Man 2 et bien sûr Simon’s Quest. Ces novélisations étaient destinées à un jeune public masculin qui pouvait s’identifier facilement aux héros de ces histoires ; en effet, outre les personnages vidéoludiques dont les ouvrages s’inspirent, la trame débutait sur un adolescent américain féru de jeux vidéo Nintendo plutôt sympathique mais peu sûr de lui – pur cliché du teenager US des années 80-90 que le cinéma Hollywoodien a si souvent dépeint à cette époque (avec placements de produits à la clé) – qui se voit téléporté d’une manière ou d’une autre dans son jeu vidéo préféré, incluant quelques astuces de jeux à la fin de chaque chapitre.
L’ouvrage dont il est question ici, Castlevania II : Simon’s Quest (écrit par Christopher Howell bien que signé par F.X. Nine), ne fait pas exception et s’ouvre sur Timothy Bradley, 14 ans, en pleine partie de Castlevania (dont il imagine les dialogues dans sa tête) interrompu par sa mère pour aller à l’école où il rencontrera Simon Belmont dans les toilettes des garçons (!) qui l’implorera de l’aider à sauver son monde de Dracula… Tout un programme !
Ainsi perdure tout au long de la lecture des 22 (courts) chapitres l’aspect (très) fantaisiste de l’histoire ; on remarque rapidement les nombreuses libertés prises par l’auteur sur Simon’s Quest : Castlevania n’est plus le château de Dracula mais le monde où vivent Simon Belmont et les siens (exit la Transylvanie !), le héros blond a une fiancée du nom de Linda Entwhistle qui a été enlevée par le Comte et communique avec son sauveur et le jeune Tim via un cristal magique, ou encore on apprend que le seigneur des vampires souhaitant envahir Castlevania vient d’une autre dimension dans laquelle il n’est que le sous-fifre de Thanatos, le dieu de la Mort !
En parallèle, on y retrouve les ingrédients des films et dessin animés de l’époque tel que Les Maîtres de l’Univers par exemple avec une bonne morale à la fin (comme ne pas manger trop de chocolat…) et une relation ado/adulte de buddy movies à la Last Action Hero ; Simon Belmont se révèle être un héros un peu trop sérieux (voire austère) que le jeune Tim très boute-en-train aura toutes les peines à dérider, ou encore ce dernier réussit à faire fuir Dracula à coup de blagues et jeux de mots enfantins (il est bien connu que les vampires détestent l’humour par-dessus tout !). Bref, on a affaire à un pur produit dérivé de son époque avec ses références, une sorte de fanfic pour enfants pas ennuyeuse à lire mais qui n’a pas grand-chose à voir avec son matériau d’origine… Pour les intéressés (et anglophones), il est possible de télécharger l’ouvrage au format Word ici.