Acte III : Castlevania – Lords of Shadow 2 (2014)
Acte III, scène 1 : Un épisode inattendu ?
Dire que Lords of Shadow 2 ne cristallise pas les espoirs d’une communauté de fans au même titre que leurs doutes n’est qu’un pâle reflet de la réalité. Surprenant, déconcertant, déroutant… Tels sont les mots qui me sont restés à l’esprit tout au long du jeu, car après un premier épisode chapitré et par la même balisé rappelant le classicisme des Castlevania action/plate-forme, puis un second opus confiné dans un château – faisant un (faux) pas vers Symphony of the Night et ses émules sans en atteindre tout l’intérêt – cette conclusion à la trilogie prend une tournure qu’on n’avait pas imaginé… En effet, sur la forme MercurySteam surprend son monde une fois de plus en lorgnant du côté du monde ouvert (ou open world), tendance très à la mode ces dernières années dans le jeu vidéo. Fausse bonne idée ou coup de maître ? C’est ainsi dans le (très) vaste château de Dracula que toute l’action de ce Lords of Shadow 2 se déroule… en 3D ! Mais n’oublions pas que la liberté offerte par ce type de game-design a avant tout été l’apanage de l’adulé épisode 32 bits encore en 2D…
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Aussi, comme son aîné en son temps y avait eu droit, on rapprochera davantage ce Lords of Shadow 2 de productions récentes similaires, seulement outre le toujours évident God of War (2005 – ) sur les consoles Sony, c’est Darksiders (2010) sur Playstation 3 et Xbox 360 qui semble en tête cette fois-ci, mais également la série des Batman Arkham sur Playstation 3 et Xbox 360 (2009 – ), voire les Uncharted sur Playstation 3 et PS Vita (2007 – ) en termes de mise en scène, jusqu’au plus ancien Soul Reaver (1999) sur Playstation et Dreamcast pour son monde ouvert et son apparente absence de temps de chargement. Et si Dracula n’est pas pour autant l’avatar de Kratos, Guerre/War ou de Raziel et encore moins celui de Batman ou de Nathan Drake, c’est bien à son charisme ténébreux et à sa personnalité complexe qu’il le doit. Pourtant, force est de constater qu’on s’éloigne toujours en apparence un peu plus de l’ambiance gothique si chère à la série au risque de se fourvoyer. Non pas que celle-ci soit absente, mais elle est passablement diluée dans une époque qui sied mal à son identité. En effet, bien que l’année précise ne soit jamais divulguée (contrairement à ses prédécesseurs), les évènements de ce Lords of Shadow se déroulent dans le présent, sinon un futur pas si lointain… ou probable.
En fait, une fois la longue introduction faisant également office de tutoriel achevée, on est téléporté à l’épilogue de Lords of Shadow. Les liens avec les précédents épisodes y sont certes rappelés pour permettre de resituer les évènements et les personnages mais on se retrouve ainsi à une époque moderne dans laquelle Dracula n’a plus sa place. Qu’il est difficile de sortir de sa léthargie bien des siècles après ses derniers faits d’armes pour tout immortel que l’on soit ! Tel le Prince des Ténèbres mal réveillé après un sommeil séculaire, c’est quelque peu déboussolé que l’on fait déambuler la mythique créature de la nuit bien défraichie dans les rues d’une ville à l’allure contemporaine. Une première rixe contre un démon au détour d’un coin discret tourne vite au désavantage du Comte quand ce dernier est sauvé in extremis par un mystérieux guerrier avant de s’évanouir. Puis Dracula se retrouve devant son vieil ennemi Zobek qui lui explique ce qui se trame et ce qu’il attend de lui après avoir récupéré quelques forces et repris une apparence plus jeune en étanchant sa soif sur une famille innocente dans une courte scène en vue subjective rappelant très clairement que le héros du jeu est avant tout un prédateur…
Acte III, scène 2 : Un plan infaillible, sans l’ombre d’un doute ?